lundi 26 mai 2025
Brouillard mental et cancer
Le cancer ne touche pas que le corps, il perturbe aussi la cognition
Le « brouillard mental » ou brain fog est une réalité souvent tue dans le parcours de soin en oncologie. Pourtant, cette sensation d’embrume cognitive — difficultés de concentration, pertes de mémoire, ralentissement de la pensée, confusion — affecte jusqu’à 75 % des patients atteints de cancer pendant ou après les traitements (1).

Ce phénomène, longtemps considéré comme « subjectif », est aujourd’hui reconnu scientifiquement. Plusieurs études en neuro-oncologie ont montré des modifications cérébrales mesurables, notamment au niveau de la substance blanche, liées à certains traitements, en particulier la chimiothérapie (1). D’ailleurs, le terme de « chemo brain » a émergé pour décrire cette réalité, bien qu’il ne soit pas limité à la seule chimiothérapie : radiothérapie, immunothérapie, hormonothérapie ou encore stress chronique jouent aussi un rôle.
Mais le plus intriguant, c’est que ce brouillard mental n’est pas toujours proportionnel à la gravité des traitements. Des patients ayant reçu des chimiothérapies « légères » peuvent rapporter un retentissement cognitif majeur, tandis que d’autres, ayant vécu des parcours lourds, conservent une cognition fluide. Cela soulève des questions fondamentales : Qu’est-ce qui module cette réponse cérébrale ? Peut-on agir dessus ? Et surtout, comment accompagner les patients pour restaurer leur clarté mentale ? 🌱
🌿 Micronutrition & phytothérapie : des alliées précieuses pour dissiper le brouillard
Le cerveau est l’organe le plus gourmand en énergie, mais aussi le plus vulnérable aux perturbations inflammatoires et métaboliques. Or, le cancer et ses traitements induisent un stress oxydatif massif, une inflammation chronique de bas grade et des déséquilibres nutritionnels profonds. Ces facteurs sont au cœur du brouillard mental.
🔬 Les micronutriments au cœur de la neuroprotection
Des études montrent qu’une carence en vitamines du groupe B (B6, B9, B12), souvent observée chez les patients sous chimiothérapie, impacte directement les fonctions cognitives (3). Ces vitamines sont essentielles à la synthèse des neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine) et à la myélinisation des neurones. Une supplémentation ciblée peut donc soutenir la mémoire, l’humeur et la concentration.
Le magnésium, quant à lui, joue un rôle central dans la régulation du système nerveux et la prévention de l’excitotoxicité neuronale. Il est souvent déficient chez les patients fatigués ou anxieux. Un bon statut en magnésium est associé à une meilleure résilience cognitive.
Les oméga-3 à longue chaîne (EPA et DHA) sont des composants structurels des membranes neuronales. Leur effet anti-inflammatoire est démontré, et plusieurs essais cliniques ont observé une amélioration des fonctions cognitives chez les patients supplémentés en oméga-3 pendant les traitements anticancéreux (4).
🔑 Onconutrition et micronutrition cancer se rejoignent ici pour soutenir la clarté mentale du patient, en agissant à la source des déséquilibres biochimiques.
🍃 La phytothérapie adaptogène pour apaiser l’inflammation neurocognitive
Certaines plantes sont particulièrement efficaces pour améliorer la cognition et diminuer l'inflammation cérébrale.
Ginkgo biloba, bien connu pour son effet vasodilatateur cérébral, augmente l’irrigation sanguine du cerveau et favorise la concentration. Et une étude, réalisée chez des patients présentant une tumeur cérébrale, a montré qu'il améliorait les fonctions cognitives (5).
Rhodiola rosea, adaptogène puissant, pourrait avoir des effets neuroprotecteurs contre des troubles cognitifs légers ainsi que les douleurs neuropathiques, tout en réduisant les symptômes dépressifs légers (6,7).
Bacopa monnieri, une plante ayurvédique, pourrait améliorer la mémoire et la vitesse de traitement de l’information. Elle est neuroprotectrice et régule les niveaux de cortisol, souvent élevés chez les patients sous stress prolongé (8).
Mais attention : la phytothérapie en oncologie doit toujours être personnalisée et encadrée pour éviter les interactions médicamenteuses. Certains extraits peuvent interférer avec la chimiothérapie ou l’immunothérapie. Il s’agit donc d’un travail de précision, dans une vision intégrative et sécurisée 🧪.
💬 Coaching & oncologie : un miroir pour retrouver sa clarté intérieure
Au-delà du biologique, le brouillard mental est aussi le reflet d’une surcharge émotionnelle. L’annonce du cancer, les traitements, les examens de contrôle, l’incertitude constante… Le cerveau entre en mode survie. Les circuits préfrontaux (liés à la prise de décision, la concentration, la planification) sont mis en veille, au profit des circuits de stress (amygdale, hypothalamus).
C’est là que le coaching spécialisé en oncologie – l’oncocoaching – prend tout son sens.
🧭 Retrouver un cap quand tout vacille
Le coaching permet au patient de reprendre conscience de ses ressources internes. En travaillant sur ses croyances, ses blocages, ses émotions refoulées, il libère de l’espace mental. Il ne s’agit pas de « penser positivement » à tout prix, mais d’apprivoiser l’incertitude, de se reconnecter à ses valeurs profondes et de se remettre en mouvement.
De nombreuses patientes témoignent : « J’ai retrouvé de la clarté, comme si les choses reprenaient leur juste place. »
Les outils utilisés (pleine conscience, visualisation, stratégies cognitivo-comportementales, hypnose, journaling) créent des bulles de lucidité, même au cœur du chaos.
🤝 L’alliance thérapeutique, clé de l’émergence
Un oncocoach est un allié de clarté. Il accompagne, sans juger, sans diriger, dans un cadre doux et puissant à la fois. Il aide à discerner ce qui relève du soin, de l’émotionnel, du projet de vie. Et parfois, à travers cette alliance, la lumière revient.
C’est un soin invisible, mais essentiel : celui de l’esprit. Celui de la cohérence intérieure.
🌈 Conclusion : brouillard mental & cancer, et si c’était une invitation ?
Et si ce brouillard était, aussi, une invitation à ralentir, à écouter différemment son monde intérieur, à restructurer son rapport au temps, à la pensée, à l’essentiel ? Plutôt que de le considérer comme un « dommage collatéral », le voir comme un signal du corps, une phase transitoire mais signifiante du processus de guérison.
Grâce à une approche intégrative alliant micronutrition, phytothérapie, onconutrition et oncocoaching, il devient possible de soutenir la neuroplasticité, d’apaiser l’inflammation, de reconnecter l’élan vital. Non pas pour « guérir le cerveau » à tout prix, mais pour lui offrir un environnement fertile à sa régénération 🌱.
Le brouillard n’est pas une fin. C’est parfois juste le prélude à un nouveau regard.